Living of the land

L’aube est proche.
Nous avons fait du chemin pour en arriver là.
Quelques années à se rapprocher du vivant, quelques kilomètres parcourus ici et là pour se retrouver, apprendre.
Enfin, quitter nos frontières pour s’enforester sur la terre écossaise, rugueuse et pluvieuse, où il semble si bon vivre pourtant. Histoire. Ancrage. Accueil. Celtitude. Résistance.
Un couteau, un Billycan, quelques hameçons, pour seuls bagages.
Nous marchons.
Je saurai apprendre encore et atteindre ce seuil d’autonomie espéré.
De quoi ai-je besoin, réellement ?

Nous pouvons imaginer un temps où, au stade infantile de la race humaine, un mortel aventureux rampa dans une anfractuosité rocheuse pour s’y réfugier. Chaque enfant recommence le monde, dans une certaine mesure, et adore vivre dehors, même par temps humide ou froid. Il joue à la maison, tout comme il joue au cheval, car l’instinct l’y pousse. Qui ne se rappelle l’intérêt avec lequel, dans sa jeunesse, il considérait les surplombs rocheux ou l’entrée d’une caverne ? Cétait l’aspiration naturelle de cette partie de notre lointain ancêtre primitif qui survit toujours en nous.
Walden, Henry David Thoreau